La Chambre des communes qualifie de génocide les crimes contre les Rohingyas

Le 20 septembre dernier, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité, une résolution visant à reconnaître le génocide dont sont victimes les Rohingyas, minorité musulmane de la Birmanie (aussi appelée Myanmar). « Nous sommes heureux d’apprendre que les députés canadiens dénoncent d’une seule et même voix la discrimination ainsi que les atrocités répétitives et progressives dont sont victimes les Rohingyas depuis l’indépendance du pays. Développement et Paix a appelé à plusieurs reprises l’ouverture d’une enquête internationale impartiale sur les allégations de crimes contre l’humanité envers les Rohingyas et d’autres minorités ethniques afin de mettre fin à l’impunité et reconnaitre leur souffrance », déclare Serge Langlois, directeur général de Développement et Paix – Caritas Canada.

Cette résolution vient appuyer le rapport d’une mission d’enquête des Nations unies qui conclue que les principaux généraux de Birmanie, y compris le chef de l’armée, devraient faire l’objet de poursuites internationales pour génocide contre les Rohingyas. La procureure de la Cour pénale internationale, a annoncé dans la foulée l’ouverture d’un examen préliminaire dans ce dossier, première étape d’un processus pouvant mener à une enquête formelle du tribunal et, éventuellement, à des accusations.

Plus de 700 000 Rohingyas ont fui depuis août 2017, les violences de militaires birmans et de milices bouddhistes pour rejoindre au Bangladesh voisin les camps de fortune où s’entassaient déjà des milliers de personnes réfugiées issues de précédentes vagues de migration forcée. Ils laissent derrière eux 600 000 Rohingyas, vivant toujours en Birmanie dans des conditions de précarité extrême. « À l’heure actuelle, 68,5 millions de personnes dans le monde sont des réfugiés, des demandeurs d’asile ou des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, soit près du double de la population canadienne. Tant que les droits de la personne ne seront pas respectés au sein de démocraties inclusives et participatives, la migration forcée ne fera qu’augmenter », ajoute Serge Langlois, directeur général de Développement et Paix.

Depuis le début de la crise, Développement et Paix et son partenaire Caritas Bangladesh ont soutenu près de 100 000 réfugiés rohingyas à travers la distribution de nourriture et de produits de première nécessité, la construction d’abris, de points d’eau potable, de latrines et d’espaces de douches sécuritaires pour les femmes et les filles, ainsi que par la sensibilisation des femmes et jeunes filles aux enjeux liés à la protection.

Plus d’un an après l’afflux massif des Rohingyas, les conditions qui prévalent en Birmanie ne permettent pas un retour sûr et digne des réfugiés chez eux. Face à cette situation, Développement et Paix encourage le gouvernement du Canada à :

  • Soutenir des initiatives axées sur la cohésion sociale et l’autosuffisance des personnes réfugiées au Bangladesh et dans les autres pays de la région ainsi qu’aux communautés hôtes qui les accueillent ;
  • S’assurer que le gouvernement birman permette un accès humanitaire et médiatique continu et sans entrave dans l’État de Rakhine en Birmanie ;
  • Appuyer des organisations citoyennes en Birmanie qui promeuvent la paix, la démocratie et le respect des droits humains et ;
  • Contribuer à un processus de paix et de réconciliation inclusif afin de s’attaquer aux causes profondes du déplacement forcé des Rohingyas et trouver une issue durable à la crise.

 

 

JE DONNE MAINTENANT

Développement et Paix – Caritas Canada accepte toujours les dons destinés à soutenir les réfugiés rohingyas.

 

J’AGIS

Contre les causes profondes de la migration forcée en rejoignant la campagne Partagez le chemin.