Cette semaine, des négociateurs de 197 pays se retrouvent à la COP24 en Pologne, pour les pourparlers des Nations Unies sur le climat qui pourraient bien représenter notre dernière chance de répondre à la crise mondiale du climat. Ces pourparlers ont deux objectifs principaux : limiter le réchauffement planétaire à moins de 1,5 degré Celsius et fixer des règles fermes qui encourageront tous les pays à faire leur juste part. Voilà un objectif ambitieux mais nécessaire si nous espérons prévenir les pires impacts des changements climatiques.
Le plus récent Rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur le réchauffement à 1,5 °C, l’énonce haut et fort : il n’y a plus de temps à perdre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre si nous voulons continuer de vivre sur cette planète telle que nous la connaissons. Le rapport souligne aussi – et c’est important – que nous pouvons y arriver si nous travaillons toutes et tous ensemble, et si les communautés vulnérables reçoivent les ressources nécessaires leur permettant de s’adapter.
Des organisations et des réseaux catholiques à travers le monde ont été à l’avant-garde d’appels à l’action ambitieux. Que ce soit le Mouvement catholique mondial pour le climat, les Conférences continentales des évêques ou le Saint-Siège, ces catholiques en appellent au respect de la dignité humaine et à la sauvegarde de la création. Serge Langlois, directeur général de Développement et Paix – Caritas Canada, s’est joint à d’autres organisations de la CIDSE pour cet appel à la justice climatique, en réponse au rapport de la CIDSE, intitulé L’urgence climatique : En route pour un nouveau paradigme (The Climate Urgency : Setting Sail for a New Paradigm) et qui explore comment un changement rapide et profond de nos systèmes alimentaires et énergétiques, soutenu par des changements structurels et sociétaux de nos modes de vie, pourrait grandement contribuer à limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 °C.
Pour le Canada, le gouvernement fédéral devra faire preuve de courage et démontrer son leadership à la COP24. Face à des leaders mondiaux de plus en plus nombreux qui placent le profit avant la sauvegarde de la planète pour les futures générations, les pays comme le Canada doivent non seulement remplir leurs engagements, mais aussi les rehausser afin d’atteindre cette transformation qui nous est demandée. Considérant que certaines provinces se retirent du programme fédéral de taxe sur le carbone, notre pays est déchiré entre le désir de renforcer son industrie des énergies fossiles et celui de maintenir un environnement durable. Pour en arriver à un compromis, il faut une transition équitable qui puisse à la fois investir dans une économie et un environnement durables.
Inspiré par l’encyclique du pape François « Laudato Si », Développement et Paix a mené à l’échelle nationale, la campagne Créons un climat de changement, qui a démontré que les Canadiennes et les Canadiens sont prêts à réduire leur consommation afin d’amorcer cette transformation qui pourra sauver notre maison commune. Parce que les populations les plus pauvres des pays du Sud sont les plus frappées par les changements climatiques, tout en étant les moins responsables, des Canadiennes et des Canadiens de partout au pays se sont engagés à prévenir les pires effets des changements climatiques. Que ce soit par notre façon de nous nourrir ou de nous déplacer, nous nous sommes engagés à changer nos manières de faire les choses afin de réduire les changements climatiques, et nous avons demandé à nos gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, de faire de même.
L’année suivante, Développement et Paix continuait de porter haut et fort les enjeux des changements climatiques. La campagne de 2016 demandait au Canada de soutenir la petite agriculture familiale des pays du Sud gravement affectée par les changements climatiques, à l’aide de politiques et de financements qui appuient leur lutte contre les changements climatiques et contre la faim.
Des financements substantiels pour aider les pays en développement à prendre des mesures d’adaptation et d’atténuation sont nécessaires pour que l’Accord de Paris, adopté en 2015, soit réalisable par et pour tout le monde. Les pays du Nord, comme le Canada qui compte parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde, ne peuvent attendre plus longtemps et doivent prendre des engagements fermes envers les communautés vulnérables les plus affectées par les sécheresses, les super typhons et les inondations causées par les changements climatiques. Les pays les plus riches ont promis de mobiliser 100 milliards de dollars par année d’ici 2020 pour le financement de la lutte aux changements climatiques. Selon un récent rapport (disponible uniquement en anglais) des Nations Unies, le financement des pays riches, tant privé que public, n’atteignait que 70 milliards de dollars en 2016.
Pour alimenter votre réflexion personnelle sur les défis des changements climatiques, et particulièrement sur nos sœurs et frères des pays du Sud qui en sont les plus affectés, visitez notre page sur Laudato Si : https://www.devp.org/fr/encyclical.
Vous pouvez aussi prier pour notre maison commune avec notre prière Créons un climat de changement.