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La Gambie poursuit le Myanmar pour génocide : De l’espoir pour les personnes réfugiées ?

Développement et Paix — Caritas Canada apprécie l’engagement continu du gouvernement du Canada à faire reconnaître la persécution des Rohingyas comme un génocide, engagement qui s’est confirmé récemment dans sa réponse à l’action en justice introduite par la République de Gambie contre la Birmanie (aussi appelée Myanmar) pour génocide, à la Cour internationale de justice (CIJ).

Réagissant à la déclaration du gouvernement sur cette initiative, la chargée de programmes d’aide humanitaire de Développement et Paix, Dominique Godbout, a déclaré : « Nous apprécions que le Canada se soit engagé à explorer des options pour soutenir la Gambie et s’attaquer aux causes profondes de la crise des Rohingyas. C’est à nous qu’il revient, comme citoyennes et citoyens engagés, de faire en sorte que cela se fasse ». Mme Godbout espère que « le dossier à la CIJ permettra de mettre fin à l’impunité avec laquelle les Rohingyas ont été persécutés et dépouillés de leur droit fondamental à un État ». Elle ajoute que la Cour pénale internationale a, elle aussi, autorisé une enquête sur la situation birmane.

L’an dernier, le Parlement a voté à l’unanimité une condamnation des forces armées birmanes pour leur traitement de la minorité rohingya considéré comme un génocide, ce qui faisait du Canada le premier pays au monde à adopter cette position. Cette résolution suivait la publication de rapports accablants par une mission d’établissement des faits des Nations Unies ainsi que par l’envoyé spécial du Canada en Birmanie, M. Bob Rae. Depuis, le Canada a appelé la communauté internationale à demander des comptes et à agir pour cette crise des Rohingyas.

Selon certains estimés, près d’un million de Rohingyas ont été forcés de fuir la terrible violence qui sévissait dans l’État de Rakhine en Birmanie, où ils habitaient, pour aller vivre dans des conditions extrêmement difficiles dans des camps de réfugiés au Bangladesh voisin. L’un de ces camps, le Kutupalong-Balukhali dans le district de Cox’s Bazar, accueille quelque 900 000 Rohingyas et constitue l’un des plus grands camps de réfugiés du monde.

Au cours d’une récente visite dans cette région, Mme Godbout a observé que les réfugiés manquaient d’eau potable, de soins de santé, d’équipements sanitaires, de logements, et qu’ils étaient grandement confrontés au trafic humain, à la violence et à la maladie. Au cours des deux dernières années, leur présence a mis à l’épreuve les capacités et la patience des communautés hôtes, déjà vulnérables. Avec le soutien d’Affaires mondiales Canada, et en partenariat avec Caritas Bangladesh, Développement et Paix répond tant aux besoins des Rohingyas qu’à ceux des communautés bangladeshies.

Dès le début de la crise en 2017, nos partenaires ont répondu aux besoins immédiats des personnes réfugiées en fournissant des moustiquaires, des lampes solaires, des parapluies, des abris contre les intempéries, et des fours de cuisson sans fumée. Depuis, des travailleurs journaliers rohingyas ont contribué à améliorer leurs propres conditions de vie en construisant des puits, des latrines, des ponceaux et des canaux de drainage, et en installant des lampes solaires dans les rues. Nos partenaires aident aussi les communautés hôtes à augmenter leurs revenus, grâce à des initiatives d’argent contre travail, de formation agricole et de développement de petites entreprises. Ensemble, ces mesures favorisent la solidarité entre les réfugiés et les communautés hôtes.

Tout en menant ce travail, Développement et Paix a appelé le gouvernement du Canada à s’attaquer aux causes profondes de la crise des Rohingyas (voir notre rapport de 2018 sur cette crise). Nous demandons encore au gouvernement de promouvoir la construction de la paix en Birmanie et de continuer de soutenir les personnes réfugiées et les communautés hôtes au Bangladesh.

Les dossiers internationaux nombreux et complexes de la CJI mettront des années à être résolus, et la poursuite de la Gambie a peu de chances de redresser rapidement la situation des réfugiés rohingyas qui souffrent depuis si longtemps, ni celle des communautés hôtes du Bangladesh accablées par ce fardeau. Afin de leur apporter ne serait-ce qu’un peu de dignité et de les aider à obtenir justice, Développement et Paix devra donc continuer de compter sur votre générosité.

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