Sept exemples de femmes en première ligne de la pandémie de COVID-19

La pandémie de COVID-19 a affecté les Canadiennes et les Canadiens de multiples façons, de la manière dont nous travaillons ou étudions, jusqu’à la manière dont nous achetons notre nourriture et nous faisons soigner. Dans les pays du Sud, les partenaires de Développement et Paix tentent aussi de s’adapter aux nouveaux défis de cette pandémie qui accroît la pauvreté, la faim, les conflits et l’inégalité de genre.

Partout dans le monde les femmes sont déjà plus vulnérables à la violence domestique et à l’insécurité alimentaire. La pandémie et les mesures de confinement qui l’ont accompagnée ont exacerbé ces réalités préexistantes. Étant celles qui prennent soin de la famille et préparent la nourriture, de nombreuses femmes doivent trouver moyen de s’occuper de leurs familles même si elles ont perdu un travail déjà précaire et font face au risque d’attraper le virus. Le confinement a aussi rendu certaines femmes plus vulnérables à la violence entre partenaires intimes.

Les femmes sont donc en première ligne de la pandémie, tant pour les impacts négatifs qui leur sont spécifiques que parce qu’elles jouent un rôle capital dans la réponse à la pandémie. Voici sept exemples de nos partenaires sur ce qui affecte les femmes dans cette pandémie et comment elles y répondent :

  1. À Kutupalong, le plus vaste camp de réfugiés au monde, le virus se répand au sein d’une population de près d’un million de Rohingyas qui ont fui la persécution en Birmanie et vivent maintenant dans des refuges surpeuplés au Bangladesh. Avec le confinement du camp, seuls les services essentiels de distribution de nourriture, d’assainissement et d’urgence sanitaire sont autorisés. Notre partenaire, Caritas Bangladesh, dispose d’un réseau de bénévoles, composé presque exclusivement de femmes, qui vont de porte en porte pour informer les gens sur la pandémie, pour rappeler l’importance du lavage de mains et de la distanciation physique dans ces camps surpeuplés où l’eau et l’espace sont rares. Ces éducatrices sont parmi les rares sources d’information fiable puisque les autorités du Bangladeshi ont coupé l’accès internet dans le camp. Elles luttent contre la désinformation, comme ces rumeurs persistantes comme quoi ceux qui demandent des soins pour des symptômes de COVID-19 sont isolés et même tués. Ayant été chassés de leur pays et ayant vu des membres de leurs familles tués violemment, certains Rohingyas sont sensibles à ces rumeurs, ce qui les empêche de déclarer leurs symptômes ou de demander de l’aide. En informant les gens et en les dirigeant vers les ressources disponibles, les femmes contribuent à réduire les risques de contagion du virus et font en sorte que celles et ceux qui ont besoin de soins les obtiennent.
  2. Les communautés hôtes de Cox’s Bazar au Bangladesh font face depuis toujours aux désastres naturels, à la malnutrition et à la pauvreté. L’afflux de réfugiés rohingyas a fait monter en flèche les prix de la nourriture et d’autres biens de consommation, ajoutant encore à leurs difficultés. Traditionnellement responsables d’acheter et de préparer la nourriture, les femmes se privent souvent pour que leurs familles mangent le peu qu’elles ont trouvé. Les foyers dirigés par une femme seule souffrent encore plus de la faim parce qu’elles ont moins de revenus et n’ont souvent qu’un travail précaire. Développement et Paix a appuyé le projet de Caritas Bangladesh pour augmenter les revenus des femmes grâce à des jardins communautaires, l’élevage de volailles, des petits commerces, des initiatives qui ont toutes été suspendues à cause de la pandémie. Nous appuyons maintenant la distribution d’aide monétaire pour trois mois, afin que les femmes micro-entrepreneures puissent maintenir leurs actifs et ne pas retomber dans l’extrême pauvreté.
  3. Notre partenaire, Centro Labor, travaille avec la communauté andine de Cerro de Pasco, au Pérou, où l’air, l’eau et la terre sont contaminés par des métaux lourds provenant des mines. Cette contamination est présente maintenant dans le système sanguin des populations, causant de nombreuses maladies chroniques. Comme ce sont essentiellement les femmes qui assurent les soins aux membres de la famille élargie dans les communautés, celles qui sont immunodéprimées sont à très haut risque d’infection quand elles prennent soin des personnes atteintes de la COVID-19. Centro Labor a distribué de la nourriture et des trousses d’hygiène dans certaines des communautés les plus vulnérables, et fait de son mieux pour diffuser les informations sanitaires permettant de combattre la pandémie au Pérou, deuxième pays le plus infecté en Amérique du Sud.
  4. Au Brésil, au Honduras, aux Philippines et dans d’autres pays, la pandémie menace aussi la vie de défenseurs des droits humains puisque les mesures de confinement offrent à certains représentants de l’État peu scrupuleux l’occasion de les réprimer. Plusieurs défenseurs des droits humains sont des femmes et elles sont confrontées aux risques de violence sexuelle ou autre lors de détentions arbitraires. Au Honduras, nos partenaires ont sauvé la vie d’une défenseure des droits liés à l’eau, menacée par les cartels, en l’intégrant à un programme de protection du gouvernement. Dans son cas, le confinement a eu un effet positif. Mais ailleurs, les mesures de confinement ont permis à ceux qui ont de puissants intérêts de menacer et de nuire aux défenseurs des droits humains avec encore plus d’impunité.
  5. Dans certaines parties de la Somalie, notre partenaire Trocaire est le principal fournisseur de soins de santé pour les personnes déplacées et leurs communautés hôtes. Comme la violence peut surgir à tout moment, et que le centre de dépistage de Mogadishu est à des centaines de kilomètres de la plupart des communautés, la Somalie est mal équipée pour répondre à la pandémie. En ajoutant des services pour les personnes en quarantaine à cause de la COVID-19, Trocaire diminue le fardeau de nombreuses femmes et le risque de transmission. Des femmes éducatrices vont aussi de porte en porte pour informer les populations sur la prévention de la COVID-19 et pour identifier et référer aux cliniques les patients possiblement porteurs du virus.
  6. En Haïti, la pandémie augmente le risque de famine. Pour nourrir leurs familles, plusieurs commerçantes haïtiennes, qu’on appelle des « madames sara » en créole, achètent des produits dans les zones rurales pour les ramener en ville et les revendre aux vendeurs des marchés. Tous les transports et les interactions interpersonnelles rapprochées qu’exige leur travail mettent les madames sara à haut risque d’attraper et de transmettre le virus. Le fonds pour la COVID-19 de Développement et Paix aide Caritas Haïti à fournir de l’aide alimentaire à ces femmes et à leurs communautés, ainsi que de l’information pour la prévention et le traitement de la pandémie.
  7. Dans la ville portuaire de Jacmel au sud d’Haïti, Fanm Deside protège les femmes et les filles victimes de violence domestique et plaide pour leurs droits. Comme le confinement et la peur de la transmission rendent les femmes plus vulnérables à la violence entre partenaires intimes, Fanm Deside s’assure qu’elles disposent d’espaces sécuritaires où elles peuvent s’isoler.

Partout dans le monde, les partenaires de Développement et Paix répondent à la pandémie et se battent pour une relance juste. Maintenant plus que jamais, nous avons besoin de votre générosité pour continuer à soutenir leur travail essentiel pour la justice et la paix.

Effectuez votre recherche

Restez informé·e

Ne manquez rien sur le travail de nos partenaires internationaux ou sur nos campagnes de sensibilisation et de mobilisation.

Inscrivez-vous dès maintenant à notre infolettre.