« Faire œuvre belle » un magnifique élan de solidarité d’artistes peintres avec les victimes des tremblements de terre qui ont touché la Turquie et la Syrie en février 2023

Par Pascal André Charlebois, animateur régional pour l’Est-du-Québec

Nous sommes fiers de vous inviter à l’exposition « FAIRE ŒUVRE BELLE » organisée par l’équipe de Développement et Paix – Caritas Canada du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et un collectif d’artistes solidaires de l’espace galerie La Clarté-Dieu. Elle sera présentée du 14 juin au 9 août 2023 à l’Espace Expo La Mosaïque de la bibliothèque de La Pocatière.

L’exposition est sous la présidence d’honneur de Mgr Pierre Goudreault, évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et membre du Conseil national de Développement et Paix – Caritas Canada, l’organisation officielle de solidarité internationale de l’Église catholique au Canada.

 « FAIRE ŒUVRE BELLE » permet d’admirer des tableaux donnés par des artistes qui ouvrent des fenêtres sur le monde pour nous aider à entrevoir l’avenir et nourrir l’espoir. Roger Chabot, prêtre-artiste et animateur de La Clarté-Dieu, souligne à juste titre:

« Les artistes parlent fort au cœur de l’humanité. Ils offrent cette possibilité de toucher les sensibilités individuelles et collectives, de susciter des rêves et des espoirs. » Il ajoute aussi : « Qu’il soit religieux ou non dans son sujet, l’art porte toujours, par son geste même, et cela très souvent à l’insu de son créateur, une intention spirituelle, celle de rendre l’esprit humain capable de percer et d’éclairer l’opacité du monde. L’artiste tient au milieu des siens le rôle de veilleur. Il guette le jour et lève les yeux vers l’horizon ultime. »

Tout en offrant un instant de beauté et de réflexion, l’exposition fait œuvre de charité et d’entraide. La vente des tableaux au public permettra d’amasser des fonds pour aider des personnes touchées par les tremblements de terre dévastateurs qui ont frappé la Turquie et la Syrie le 6 février 2023. Plus de 50 000 personnes ont trouvé la mort et des milliers d’habitants ont été déplacés ou contraints de quitter leur ville. (Le Devoir, 28 février 2023).

La moitié des ventes des tableaux sera versée au fonds Urgence Turquie-Syrie de Développement et Paix – Caritas Canada pour soutenir le travail humanitaire de ses partenaires sur le terrain. Ils sont capacités pour déterminer les besoins essentiels les plus urgents : nourriture, trousses d’hygiène, fournitures médicales, vêtements, abris, etc. Compte tenu de l’ampleur de la catastrophe, les dons serviront aussi à répondre aux besoins à long terme ainsi qu’à aider les familles à retrouver une vie plus stable. Les personnes qui ne peuvent pas acheter un tableau sont invitées à cliquer ici pour faire un don en ligne et obtenir de plus amples renseignements sur l’intervention de Développement et Paix – Caritas Canada en Turquie et en Syrie à la suite des tremblements de terre.

Le geste de La Clarté-Dieu pour venir en aide à nos sœurs et nos frères de la Turquie et de la Syrie s’inscrit dans un grand mouvement de solidarité. Développement et Paix – Caritas Canada est très reconnaissant à la bibliothèque de La Pocatière ainsi qu’à La Clarté‑Dieu et ses artistes de tenir l’exposition-bénéfice « FAIRE ŒUVRE BELLE ». Nous remercions la population pour sa précieuse participation à cette initiative d’aide humanitaire.

Détails

Quoi ? Exposition « FAIRE ŒUVRE BELLE »

Quand ?

  • Vernissage le mercredi 14 juin, formule 5 à 7
  • Exposistion jusqu’au 9 août 2023

Où ? Espace expo La Mosaïque de la bibliothèque de La Pocatière.

900, 6e avenue Pilote La Pocatière 418 856-3394, poste, 1118. www.lapocatière.ca/biblio

Horaire : Mardi et mercredi de 13 h à 16 h 30, Jeudi de 16 h à 20 h, Samedi de 10 h à 12 h

Entrée gratuite

Renseignements supplémentaires : Hélène Desjardins, 418 856-2589

Retour sur le Carême de partage 2023

Le Carême de partage 2023 terminé, revivons ensemble les moments forts de cette campagne de collecte de fonds annuelle de Développement et Paix – Caritas Canada.

Lancement du Carême de partage

Le mercredi des Cendres, 22 février 2023, marquait le début du Carême de partage, notre campagne annuelle de collecte de fonds. Il s’agissait de notre 55e Carême de partage, une tradition qui a débuté en 1968. Voilà donc 55 ans qu’a lieu à travers les églises du Canada un collecte spéciale pour Développement et Paix – Caritas Canada, lors du 5e dimanche du Carême, journée que nous appelons le Dimanche de la solidarité.

Cette année, nous avons non seulement lancé une nouvelle campagne : Solidaires pour la terre, mais également un nouveau thème porteur inspiré de notre Assemblée d’orientation 2022 et qui nous guidera pour les cinq prochaines années : Nourrir l’espoir

Le samedi 25 février 2023, nous avons officiellement lancé la campagne lors d’un webinaire national. Plus de 200 personnes de partout au Canada se sont jointes à nous !

Des membres mobilisés partout au pays

Notre équipe d’animation a déployé de nombreux efforts en offrant des ateliers de formations à travers le pays. Vous avez été 1 113 personnes à participer à l’une des 51 formations organisées pour le Carême de partage. Par la suite, de nombreux membres et conseils diocésains ont organisés une multitude d’événements rassembleurs de collecte de fonds, comme des repas solidaires ou des rencontres avec l’une de nos visiteuses de solidarité.

Visite de Raquel Soto de la Colombie

Tête d’affiche de notre campagne, Raquel Soto, une cinéaste militante et paysanne (campesina) d’Antioquia en Colombie a été parmi nous du 17 au 30 mars 2023. Plusieurs d’entre vous ont eu la chance de la rencontrer en personne ou virtuellement lors des événements organisés à La Prairie, Montréal, Laval, Ste-Adèle, Nicolet, Québec, Rivière-du-Loup, Edmundston et Moncton. Pour en savoir plus sur Raquel et la portion montréalaise de son séjour, lisez cet article.

La visite de Raquel au Québec a été rendue possible avec l’appui financier du ministère des Relations internationales et de la Francophonie.

Visite de Ramy Chan du Cambodge

N’ayant pu être des nôtres lors de l’Assemblée d’orientation de juin 2022 faute de n’avoir pu obtenir son visa à temps, nous étions très heureux de finalement accueillir Ramy Chan, directrice générale de YRDP, le Programme de développement des ressources pour les jeunes du Cambodge dans la région Atlantique. Ramy est allée à la rencontre de nos membres au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve et en ligne lors d’un webinaire national organisé par la programmation jeunesse de Développement et Paix – Caritas Canada.

Présence virtuelle d’Elvin Hernández du Honduras

N’ayant pu obtenir son visa canadien à temps, Elvin Hernández a participé à quelques événements en ligne avec Raquel, notamment le webinaire national du 21 mars et l’événement du Sud EAU Nord organisé à Montréal pour souligner la Journée mondiale de l’eau. Son séjour parmi nous n’est que partie remise, car nous avons le plaisir de vous annoncer qu’il a finalement obtenu son visa et qu’il pourra venir au Canada cet automne.  

Messes du 5e dimanche, Chemin de croix et Symboles de solidarité

Nous souhaitons remercier chaleureusement toutes les personnes qui par leur engagement font vivre la campagne du Carême dans leur milieu. Nous avons vu de magnifiques tables présentant les Symboles de solidarité, plusieurs personnes ont participé à la présentation de notre Chemin de croix en ligne ou en personne. Et finalement, merci aux évêques du Canada qui continuent d’appuyer l’organisation fondée en 1967 en dédiant une collecte pour Développement et Paix – Caritas Canada lors du 5e dimanche du Carême.

Devenir Partagens, c’est gagnant !

Pour la 3e année, nous avons renouvelé le fonds de contrepartie Partagens doublant la contribution annuelle de toute personne devenant donatrice mensuelle ou de celles qui augmenteraient leur don mensuel durant le Carême. À ce jour, nous avons recruté 82 nouveaux donateurs mensuels (soit un total de 2 528 $ par mois) et 57 personnes ont augmenté leur don mensuel (soit un total de 745 $ par mois). Au total, ce sont 39 276 $ supplémentaires par an ! Sachez qu’il est encore temps de se prévaloir de cet impact doublé puisque l’initiative se termine le 28 mai 2023. N’hésitez plus, devenez Partagens dès aujourd’hui !

Mille mercis !

Le Carême de partage est LA campagne principale qui nous permet d’amasser des fonds nécessaires pour continuer d’accomplir notre mission de justice sociale en solidarité avec les communautés des pays du Sud.

Merci à toutes et tous de votre appui. Merci d’avoir donné généreusement.

Voici en images les moments forts du Carême :

Animateurs Richard Rudashama et Kiegan Irish en compagnie de l'archevêque Marcel Damphousse

Réflexion du 2 avril 2023 – 6e dimanche du Carême

Dimanche des Rameaux

Lectures : Isaïe 50, 4-7; Psaume 22, 8-9. 17-18. 19-20. 23-24; Philippiens 2, 6-11; Matthieu 26, 14 — 27, 66

Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »

Matthieu 21, 9

La force de la voix

Nous voici de nouveau au dimanche des Rameaux, le dernier dimanche du Carême, ponctué par deux grands récits: le premier, celui de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, et le second, celui de sa crucifixion. Les foules commencent par crier « Hosanna au plus haut des cieux ! Hosanna au fils de David ! » et elles finissent par hurler « Crucifiez-le ! »

Dans toutes les lectures d’aujourd’hui, nous retrouvons la voix humaine. Le prophète Isaïe nous rappelle qu’une parole permet de « soutenir celui qui est épuisé » (Isaïe 50, 4). Le psaume lance un cri qui n’est pas seulement une supplication, mais un chant de louange à la fidélité de Dieu. Dans sa lettre aux Philippiens, saint Paul déclare qu’au nom de Jésus, toute langue proclame la gloire du Seigneur. Et dans le texte de l’Évangile, nous n’entendons pas seulement la foule, mais aussi les directives et les prières de Jésus, et les tentatives laborieuses des disciples pour composer avec leur peur et leur angoisse devant une célébration grandiose et une horreur inimaginable. Peut-être, dans votre paroisse, entendrez-vous la deuxième lecture de l’Évangile récitée à plusieurs voix.

La voix humaine est un instrument puissant. Elle peut raconter des histoires, donner des directives ou produire une musique merveilleuse. Elle peut traduire les sommets de la splendeur et les profondeurs de l’angoisse. Mais elle est surtout un outil puissant pour dire la vérité, dénoncer l’injustice, enseigner l’amour et exprimer la solidarité. Une seule voix, projetée avec détermination et avec conviction, peut percer le silence et la cacophonie. Un chœur de voix harmonieuses crée un mouvement symphonique qui réveille les cœurs et peut changer les esprits. Et le silence d’une voix peut être plus éloquent qu’un fleuve de paroles.

Chan Ramy, directrice générale du Programme de développement de ressources pour les jeunes (YRDP), partenaire de Développement et Paix – Caritas Canada au Cambodge, a une connaissance approfondie du pouvoir de la voix. Le YRDP aide les jeunes à développer leur esprit critique et à renforcer leur conscience sociale, à comprendre la complexité et les causes profondes des problèmes sociaux auxquels ils sont confrontés, et à lancer une action sociale positive dans leurs communautés. La formation que reçoivent ces jeunes les aide à découvrir leur voix, à prendre conscience de sa puissance et à la projeter au service de la justice et d’une paix durable. Elle les aide à comprendre que leur voix compte et que, lorsqu’ils s’en servent, elle a le pouvoir de provoquer des changements.

Comprenons, nous aussi, l’importance de notre voix. Servons-nous-en partout où nous le pouvons pour faire entendre les cris des pauvres et de la Terre, pour apporter l’espoir à celles et ceux qui sont fatigués de combattre pour la justice, et pour contribuer à l’avènement du Royaume de Dieu sur la Terre comme Jésus l’a fait de son vivant. Sachons aussi utiliser judicieusement notre silence, afin de mieux entendre les voix de nos partenaires et celle de l’Esprit qui nous guide. Puissent nos voix retentir dans l’émerveillement et la crainte, et proclamer la venue du Roi de gloire, dans la justice et la paix.

Et bien que le Carême soit presque terminé, rappelons-nous que le travail de solidarité continue. En devenant membres de Développement et Paix – Caritas Canada, nous ajoutons notre voix individuelle à un vaste mouvement collectif d’harmonie et de solidarité. Et en participant toute l’année à la campagne Nourrir l’espoir : Solidaires pour la terre, nous donnons une voix au travail de nos partenaires dans le monde entier.

Autrice : Celeste Woloschuk, aumônerie universitaire, St Thomas More College, Saskatoon

Réflexion du 26 mars 2023 – 5e dimanche du Carême

Dimanche de la solidarité

Lectures : Ézékiel 37, 12-14; Psaume 129 (130), 1-2. 3-4. 5-6. 7-8; Romains 8, 8-11; Jean 11, 3-7. 17. 20-27. 33b-45

Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre.

Ézékiel 37, 14

Faisons briller la lumière de la foi

En ce Dimanche de la solidarité, nous sommes appelés à être Solidaires pour la terre en témoignant ensemble de notre foi et en faisant un don. Aujourd’hui, la première lecture (Ézékiel 37, 12-14) évoque ce thème en formulant avec force les mots que Dieu adresse à Ézékiel : « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre ». Les versets qui précèdent cet oracle décrivent Dieu qui insuffle la vie à la Vallée des ossements : c’est la résurrection miraculeuse de l’armée d’Israël. En somme, Dieu appelle son peuple à défendre sa terre.

Juste avant le message de Dieu à Ézékiel, message d’espoir et de restauration, l’armée ramenée à la vie commence par exprimer son désarroi : « notre espérance est détruite, nous sommes perdus » (Ézékiel 37, 11). Pour nombre de défenseuses et défenseurs de l’environnement qui font valoir les droits de leurs communautés dans les pays du Sud, une réaction de ce genre paraîtrait tout à fait raisonnable aujourd’hui. Comment espérer encore au sein de communautés rurales soumises à la violence, à des catastrophes environnementales et à des déplacements de population orchestrés par des gouvernements et de puissantes industries ?

Pour beaucoup, leur espoir trouve ses fondements dans la réflexion du pape François : « Comme administrateurs de la création de Dieu, nous sommes appelés à faire de la terre un jardin magnifique pour la famille humaine. Lorsque nous détruisons nos forêts, lorsque nous dévastons le sol et polluons les mers, nous trahissons ce noble appel ». Car le pape François évoque en même temps la formidable espérance que Dieu nous offre, « la lumière qui illumine les ténèbres, même si elle ne les dissipe pas », et il nous rappelle qu’il y a « en chacun de nous, une étincelle de lumière divine ». Ces idées inspirent largement l’orientation quinquennale de Développement et Paix – Caritas Canada, Nourrir l’espoir.

L’une des formes que prend cet espoir, c’est la solidarité internationale. Elle consiste notamment à reconnaître les liens qui unissent la famille humaine et à passer à l’action pour soutenir celles et ceux qui sont dans le besoin. Par exemple, nous travaillons en partenariat avec CEHPRODEC, une organisation hondurienne qui accompagne des communautés autochtones et des défenseurs des droits, qui sensibilise aux enjeux écologiques et économiques, qui résiste à des lois et des politiques injustes, et qui a même attiré l’attention des Canadiennes et des Canadiens sur les lacunes de leurs lois sur les compagnies minières.

Cet exemple nous montre que la solidarité internationale – en l’occurrence, entre citoyennes et citoyens du Honduras et du Canada – insuffle une vie nouvelle à des communautés qui s’efforcent de protéger la création. On pourrait voir en Víctor Vásquez, défenseur hondurien de la terre incarcéré injustement, quelqu’un qui incarne aujourd’hui l’appel que Dieu lançait aux Israélites : levez-vous, résistez au désespoir, défendez votre terre et vos communautés.

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente le deuxième récit de résurrection le plus connu du Nouveau Testament: la résurrection de Lazare. Les mots que prononce Jésus avant de ressusciter son ami transmettent le plus profond message d’espoir: « moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » Les personnes qui ont vu Lazare sortir du tombeau ont dû se sentir soulevées par un espoir absolu, et une grande incrédulité. Lorsque nous regardons les personnes des pays du Sud qui continuent de se battre pour défendre la création de Dieu, malgré les menaces qui pèsent sur leur vie et leur bien-être, nous sommes partagés, nous aussi entre l’incrédulité et l’optimisme.

En ce Dimanche de la solidarité, nous sommes invité.e.s à réfléchir à cet espoir absolu et à la nature transformatrice de notre foi. Faisons briller la lumière de cette foi jusque dans les périphéries ténébreuses de notre monde. Ouvrons-nous au désir de Dieu qui veut insuffler en nous son Esprit pour nous aider à nous remettre debout et à devenir solidaires pour la terre.

Auteur : Jeremy Laurie, animateur pour la Colombie-Britannique et le Yukon, Développement et Paix – Caritas Canada

Réflexion du 19 mars 2023 – 4e dimanche du Carême

Lectures : 1 Samuel 16, 1b. 6-7. 10-13a; Psaume 23, 1-3a, 3b-4, 5. 6; Éphésiens 5, 8-14; Jean 9, 1-41 ou Jean 9, 1. 6-9. 13-17. 34-38

Agir collectivement pour défendre la terre

Mais le Seigneur dit à Samuel : « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. »

1 Samuel 16, 7

Dans les lectures d’aujourd’hui, tirées du premier livre de Samuel, de l’épître aux Éphésiens et de l’Évangile de Jean, nous sommes invités à un nouveau regard. Lorsque c’est David qui reçoit l’onction plutôt que ses frères aînés, on nous dit que Dieu ne juge pas sur l’apparence, mais qu’il voit dans le cœur de la personne. L’aveugle que guérit Jésus devient méconnaissable pour son entourage. Il doit insister : c’est bien moi ! Dans sa lettre aux Éphésiens, Paul accentue le contraste entre les ténèbres et la lumière, qui représentent la mort et la vie, l’erreur et la vérité. Voir les choses sous la lumière de Dieu, c’est être témoin de la vérité et reconnaître la différence entre les forces de la vie et de la mort.

Pendant le Carême de cette année, Développement et Paix – Caritas Canada réfléchit à l’importance d’être Solidaires pour la terre. Qu’est-ce que c’est qu’être solidaires pour la terre? Qu’est-ce que ça peut vouloir dire que de regarder le monde actuel avec les yeux des personnes appauvries qui dépendent de la terre et qui doivent la défendre à tout prix?
À Développement et Paix – Caritas Canada, nous voulons pratiquer la solidarité plutôt que la charité. La charité, au sens qu’on lui donne trop souvent aujourd’hui, c’est donner à quelqu’un qui nous fait pitié. Mais ce n’est pas là le sens profond de la charité : caritas veut dire amour. Nous sommes appelés à aimer, à regarder sous la lumière du Seigneur et donc à voir le cœur, et pas seulement les apparences. Un don paternaliste et unilatéral n’est pas à la hauteur de l’amour. C’est dans la solidarité que s’exprime véritablement l’amour de Dieu, à travers une pensée et une action axées sur la communauté.

La communauté est un réseau de relations et de reconnaissance mutuelle où les membres se relèvent les uns les autres quand ils tombent, où ils se lancent le défi de s’améliorer quand ils ratent la cible. En tant que mouvement de solidarité internationale, nous voulons entrer en communauté avec nos partenaires et apprendre d’eux sur quels points et comment grandir.

Au Honduras, nous avons pour partenaire la Fundación ERIC-Radio Progreso. Cette fascinante organisation jésuite travaille à renforcer la compréhension et le sens démocratique des Honduriennes et des Honduriens, et à les mobiliser pour lutter contre les forces qui ont historiquement gangrené leur pays par la violence et la corruption. Son travail dans les médias, qui touche des centaines de milliers de personnes, peut s’avérer dangereux, comme l’a découvert récemment la journaliste communautaire Sonia Pérez.

Ancien directeur de Radio Progreso, le père Ismaël Moreno fait remarquer qu’alors qu’on attendait beaucoup de la première ministre Xiomara Castro, élue sur un programme progressiste, le véritable pouvoir reste entre les mains de puissants intérêts économiques soutenus par certains secteurs du système judiciaire. Le père Moreno appelle les Honduriennes et les Honduriens à revendiquer la justice et le changement institutionnel, à remettre en question la cooptation de l’État par l’élite et à forger un mouvement social pour cultiver ce qu’il appelle la « démocratie naissante du pays ».

Cet exemple montre que nos partenaires voient les choses en profondeur. Regarder la réalité sous la lumière du Seigneur, c’est voir au-delà des apparences ; et l’amour du Christ est un amour qui guérit notre aveuglement et ouvre nos yeux à la lumière. Des organisations comme la Fundación ERIC-Radio Progreso peuvent nous aider à vivre notre vocation. Il est crucial de soutenir leur travail, non seulement pour défendre des terres au Honduras, mais aussi pour apprendre des personnes pauvres du Honduras comment les démocraties sont entremêlées avec celles et ceux qui détiennent le pouvoir économique. C’est vrai au Canada comme au Honduras. La solidarité nous met au défi de reconnaître ces liens internationaux et d’agir collectivement pour défendre les terres.

Dans la lettre aux Éphésiens, Paul nous exhorte à démasquer les œuvres des ténèbres. À les exposer sous les feux de la lumière. Pour nous qui vivons dans l’hémisphère nord privilégié, ces œuvres restent parfois obscures; mais sous les feux de la solidarité, lorsque nous accueillons le témoignage de nos partenaires, elles sont démasquées, et il devient alors possible pour nous d’agir et de promouvoir la vie contre les forces destructrices.

Auteur : Kiegan Irish, animateur pour l’Est et le Nord de l’Ontario, Développement et Paix – Caritas Canada

Réflexion du 12 mars 2023 – 3e dimanche du Carême

Lectures : Exode 17, 3-7; Psaume 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9; Romains 5, 1-2.5-8; Jean 4, 5-42

Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson.

Jean 4, 35

Soyons Solidaires pour la terre

En ce 3e dimanche de Carême, l’évangile nous rapporte une conversation entre un homme, (Jésus) et une femme samaritaine à un endroit qui est essentiel aux habitants de la ville de Samarie en Palestine. Il s’agit du puits, lieu indispensable qui procure l’eau nécessaire aux membres d’une communauté. Un lieu de vie, de rencontres et de fécondité.

Dans la Bible, Parole de Dieu, l’eau est omniprésente. Dans la vie de Jésus, l’eau occupe une place particulière. Dans la rencontre avec la femme samaritaine, Jésus lui dit qu’il est la source d’eau vive. De nombreux récits de l’Ancien Testament parlent de l’importance du puits. C’est, entre autres, un lieu propice aux mariages. Jacob et Rachel, Moïse et Cipporah, Isaac et Rébecca se sont rencontrés près d’un puits.

Tout comme au temps de Jésus, de nos jours le puits est important, en particulier pour les communautés rurales des pays du Sud. Et tout comme le puits, le territoire et la terre constituent des éléments vitaux pour une communauté. On construit sur un territoire un abri ou une maison pour élever et voir grandir ses enfants. On fait pousser des semences dans la terre d’un champ pour y récolter de quoi se nourrir au bout de quelques mois de travail. Parler du territoire et de la terre, c’est parler des liens de vie, des connaissances, des alliances et des traditions que les membres d’une communauté ont créés avec leur territoire et leur terre au fil des ans et des générations. C’est aussi un moyen de raconter et de transmettre leur histoire personnelle et l’histoire de leur communauté.

On peut ainsi affirmer que le territoire est une sorte de trésor. Un trésor qui mérite d’être défendu à tout prix. C’est la raison pour laquelle des communautés se mobilisent pour protéger leur territoire natal ou le territoire qui leur a été reconnu légalement. Pour l’Asociación Campesina de Antioquia (ACA, l’Association paysanne d’Antioquia), partenaire de Développement et Paix – Caritas Canada en Colombie, défendre le territoire signifie : « Continuer de vivre, de respecter la terre et de cultiver l’alimentation en dignifiant la mémoire, en défendant la vie, en construisant d’autres formes possibles de relations avec le territoire et au sein des communautés, en valorisant la diversité des histoires et des apprentissages qui coexistent dans ce territoire vaste et complexe. »

Comme on le voit, le concept de territoire va au-delà de l’espace géographique. Il inclut toutes les relations diverses par lesquelles les personnes et les communautés s’approprient, utilisent et interagissent avec l’espace.

Grâce à vos dons, Développement et Paix – Caritas Canada accompagne l’Association paysanne d’Antioquia qui soutient des communautés paysannes dans la défense de leur territoire et de leur eau.

« … celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ;
et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau
jaillissant pour la vie éternelle.
 »
(Jean 4, 14)

En Colombie, pour les paysannes et les paysans (campesinos) l’eau c’est la vie. Comme Jésus et la femme samaritaine autour du puits, les campesinos se rassemblent autour de leur eau, y tissent des liens, s’unissent pour la fêter et la protéger ainsi que pour défendre leur droit à vivre dignement sur leur territoire. Soyons solidaires des communautés qui protègent leur territoire et leur eau, deux sources de vie qui permettent la survie de l’être humain et de la biodiversité pour les générations actuelles et futures.

Auteur : Nicolas Kalgora, animateur pour le Nouveau-Brunswick, Développement et Paix – Caritas Canada

Réflexion du 5 mars 2023 – 2e dimanche du Carême

Lectures : Genèse 12, 1-4a; Psaume 33, 4-5.18-19.20.22; 2 Timothée 1, 8b-10; Matthieu 17, 1-9

Vous êtes des poètes sociaux dans la mesure où vous avez la capacité et le courage de susciter l’espérance là où n’apparaissent que le rejet et l’exclusion… En pensant à vous, je crois que votre dévouement est surtout une annonce d’espérance. Vous voir me rappelle que nous ne sommes pas condamnés à répéter ni à édifier un avenir fondé sur l’exclusion et l’inégalité, sur le rejet ou sur l’indifférence; où la culture du privilège soit un pouvoir invisible et incontournable et l’exploitation et l’abus soient comme une méthode habituelle de survie. Non! Cela, vous savez très bien l’annoncer. Merci.

Le pape François, message à la 4e Rencontre mondiale des mouvements populaires, le 16 octobre 2021

Nourrir l’espoir

Les lectures d’aujourd’hui nous montrent des hommes qui ont le courage de tourner le dos à leur passé pour répondre à une Voix venue du ciel qui les appelle à une vie nouvelle, à une nouvelle manière d’être, à un nouveau pays, à un nouvel ordre mondial. Ils quittent tout ce qu’ils connaissent pour consacrer leur vie à la mission que Dieu leur confie: construire une communauté fondée sur les principes de l’amour et de la dignité.

Suis-je prêt.e, comme Abram, Paul, Timothée, Pierre, Jacques et Jean, à réorienter ma vie pour servir de la sorte? Suis-je prêt.e à renoncer à mon confort, à mes habitudes et même à ma vision du monde pour suivre cette voix? Suis-je prêt.e à aimer vraiment mon prochain, tous mes prochains, comme Jésus nous l’enseigne?

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

L’exemple de Jésus n’est pas toujours facile. Il sert avec compassion; il guérit les gens, les nourrit, les inclut partout où il passe. Il affronte aussi l’injustice, subvertit l’exploitation mercantile au temple, conteste un système punitif au service des préjugés et, finalement, libère le genre humain de la mort.

Pour moi, le fait de suivre Jésus ne m’impose pas seulement de servir les personnes autour de moi, de partager le plus possible afin de venir en aide à mes sœurs et frères dans leurs besoins immédiats, mais aussi de travailler à corriger les systèmes mondiaux qui engendrent ou perpétuent la pauvreté et l’exclusion. Cela veut dire remettre en question ma participation à des systèmes qui exploitent le travail, qui bafouent le droit à la terre et qui font passer l’argent avant les personnes. Cela veut dire refuser de cautionner des systèmes abusifs par des formes de charité qui renforcent les déséquilibres de pouvoir. Cela veut dire bâtir des modèles alternatifs qui soutiennent la dignité des personnes, des familles et des communautés pour qu’elles prennent en main leur propre développement et changer les lois et les politiques qui bafouent leurs droits et leur dignité.

Pour être comme Jésus et comme les prophètes des lectures d’aujourd’hui, il nous faut être prêts à laisser derrière nous ce qui nous est familier pour construire un nouveau pays, un nouvel ordre mondial fondé sur la compassion et l’amour auxquels nous sommes appelés.

Cela peut sembler décourageant, mais nous sommes chrétiens ! Notre espoir, c’est la confiance que nous avons dans le chemin qui s’ouvre devant nous, dans l’exemple de Jésus et son enseignement, et dans l’aide de l’Esprit Saint qui nous guide sur ce chemin.

« Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi ! »

Le Carême est le moment de revenir à cet espoir. Le moment de simplifier, de réduire, de nous détacher de toutes ces choses qui nous détournent de l’espoir. Tout en nous préparant à célébrer Pâques, nous sommes envoyés pour vivre l’Évangile et nourrir l’espoir.

Nourrir l’espoir, c’est partager l’amour et la vérité que nous avons reçus.

Nourrir l’espoir, c’est axer notre vie sur le service de l’humanité dans la compassion et la justice.

Nourrir l’espoir, c’est témoigner de l’Esprit Saint à l’œuvre dans les communautés qui construisent activement le nouvel ordre mondial où toutes et tous pourront vivre dans la dignité.

Nourrir l’espoir, c’est défendre des modèles sociaux, économiques et politiques alternatifs qui promeuvent la dignité, la compassion et l’inclusion.

Nourrir l’espoir, c’est convier les autres à partager cette vision, cette communauté, ce grand œuvre de la construction du Royaume « sur la Terre comme au ciel ».

Joignez-vous à nous !

Dans les semaines qui viennent, ces réflexions présenteront le travail de nos partenaires. Venez apprendre et agir avec nous afin qu’ensemble nous puissions nourrir l’espoir pour nos familles, nos communautés et notre monde.

Autrice : Kathleen Cross, chargée du projet en planification stratégique, Développement et Paix – Caritas Canada

Réflexion du 26 février 2023 – 1er dimanche du Carême

Lectures : Genèse 2, 7-9 ; 3, 1-7a, Psaume 50 (51), 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17, Romains 5, 12.17-19, Matthieu 4, 1-11

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Psaume 50, 12

Retour aux sources

Face aux défis, voire au chaos de la vie, le Carême est un cadeau. C’est un temps de recul et de recueillement qui permet le ressourcement et prépare au renouvellement. C’est une belle invitation pour revenir à l’essentiel et offrir le meilleur de soi-même. C’est aussi un appel à la pénitence, à la prière et au partage.

En ce premier dimanche du Carême, l’Évangile nous invite à réfléchir à notre propre vie spirituelle et à notre appel à suivre Jésus. Nous découvrons comment Jésus résiste aux tentations au désert pendant qu’il y jeûne quarante jours et quarante nuits.  

« La faim est une bonne discipline », disait Ernest Hemingway. Jadis, on pratiquait le jeûne pour faire face à la fin des réserves hivernales. Jésus, lui, a suivi l’Esprit Saint jusqu’au désert pour y éprouver sa foi. Le jeûne a aussi des vertus thérapeutiques. Le corps se débarrasse du superflu pour faire place à l’essentiel. Si le jeûne aiguise d’abord les sens puis les apaise, il éclaircit et fortifie surtout l’esprit qui en fait usage.

Le jeûne et le désert prédisposent aussi au silence et préparent à la prière pour [r]établir un dialogue sincère dans le silence de notre cœur avec le Créateur. Si le silence est d’or, c’est parce qu’il est rare et donc précieux. C’est dans le silence qu’on peut entendre le chant de la Terre et le cri de ses enfants. C’est dans son éloquence que la réponse à nos questions nous est souvent révélée.

Ayant profité de ce temps pour reconnaître nos manquements et renoncer au péché, nous voici déjà mieux disposés pour discuter avec Dieu, le prier et lui demander en toute humilité : « Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne » (Ps 50, 14).

Partager, c’est l’occasion d’accueillir, apprécier et accomplir ce qui est juste et bon. « […] l’accomplissement de la justice par un seul [Jésus] a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie » (Rm 5, 18). On peut aussi vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre. Comme une seule bougie suffit déjà à éclairer la nuit, chaque main tendue et chaque pain partagé contribuent à assurer la survie des siens.

À Développement et Paix ― Caritas Canada, nous croyons que chaque personne a de la valeur et que chaque geste compte, y compris le plus petit. Il est de notre devoir de défendre les droits et la dignité de quiconque en est dépouillé. Et puis le Salut de l’un.e, comme sa survie, ne passe-t-il pas par celui de chacun.e ? Plus que la seule charité chrétienne, c’est ce qu’on appelle la solidarité humaine.

Ce Carême, soyons Solidaires pour la terre et pour ses enfants qui la défendent et en dépendent. Notre mission consiste à saisir chaque occasion pour faire le Bien : investir son temps, son argent et ses talents au profit de celle ou celui qui vient, de son prochain dans le besoin.

Les lectures d’aujourd’hui nous aident non seulement à comprendre l’importance de résister aux tentations et de la fidélité à notre appel spirituel, mais aussi l’importance d’être des témoins fidèles de l’amour et de la justice de Dieu dans le monde.

Rappelons-nous que chaque enfant, femme, homme rassasié.e a, quelque part dans le monde, une sœur, un frère qui a faim, froid, soif – de justice.

Par Philippe Lafortune, animateur pour le Centre et Sud du Québec, Développement et Paix ― Caritas Canada

D’importantes réussites environnementales pour notre campagne

Notre campagne Les gens et la planète avant tout ouvre la voie à la mise en place d’une loi pour la responsabilisation des entreprises œuvrant à l’étranger en demandant d’adopter une loi sur la diligence raisonnable en matière de droits humains et d’environnement. Au cours des deux derniers mois, nous avons franchi de nombreuses étapes dans notre quête d’empêcher les entreprises canadiennes de violer les droits humains et l’environnement dans le monde entier !

Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des moments les plus marquants de notre campagne :

  1. Le 29 mars 2022, deux projets de loi d’initiative parlementaire (projets de loi C-262 et C-263) ont été présentés et déposés à la Chambre des communes par les députés Peter Julian et Heather McPherson.
  2. Notre pétition de campagne a reçu 14 335 signatures, et les membres ont rencontré 23 personnes députées pour les mobiliser en faveur de la législation.
  3. Les députés Soraya Martinez Ferrada d’Hochelaga (QC) et Mike Morrice de Kitchener Centre (ON) ont présenté la pétition à la Chambre des communes.
  4. L’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a rencontré certains de nos membres. Compte tenu de son portefeuille, de son mandat et de son expérience en tant que militant pour la lutte contre la crise climatique et pour le développement des technologies propres, son soutien à notre campagne est significatif !
  5. Par l’intermédiaire du Réseau canadien sur la reddition de compte des entreprises (RCRCE), une soumission a été faite dans le cadre de la consultation sur la chaîne d’approvisionnement du ministre du Travail. Il souligne l’importance des mesures de responsabilisation et de diligence raisonnable, en plus de présenter un plan directeur dont le gouvernement du Canada pourrait se servir pour promulguer une telle loi.

Aussi encourageants que soient les résultats de notre campagne jusqu’à présent, il reste encore beaucoup de travail à faire ! Pour que la loi relative à la diligence raisonnable en matière de droits humains et d’environnement soit promulguée, le processus suivant est nécessaire :

  1. Dépôt et première lecture à la Chambre des communes (fait le 29 mars 2022).
  2. Deuxième lecture et vote à la Chambre des communes (prévu dans 8 à 12 mois).
  3. Examen en comité pour revoir le texte du projet de loi et pour l’approuver ou le modifier.
  4. Troisième lecture et vote à la Chambre des communes.

Ensuite, il suivra les mêmes étapes au Sénat.

Maintenant, vous vous demandez probablement ce vous pouvez faire ! Continuez à sensibiliser, à partager et à signer la pétition ! Pour arriver jusqu’ici, nous avons bénéficié de l’engagement de nos membres à mettre les gens et la planète avant tout et à faire participer leurs communautés et leurs député.e.s. Nous pouvons donc être certains que dans peu de temps, des lois relatives à la diligence raisonnable en matière de droits humains et d’environnement seront en place pour tenir les entreprises canadiennes intervenant à l’étranger responsables de leurs actions.

Voici un aperçu en images de notre campagne Les gens et la planète avant tout :

Membre Roger Bélisle Montréal

De jeunes Canadiennes et Canadiens souhaitent Feliz Navidad à des héros du Honduras !

Par Dean Dettloff, animateur pour l’Ontario centre

En décembre 2020, deux défenseurs de la terre, Víctor Vásquez et José Santos Vigil Girón, des Autochtones Lenca, ont été injustement incarcérés au Honduras, à la suite de plaintes non fondées d’hommes d’affaires locaux. L’automne dernier, c’est l’histoire de Víctor qui était au cœur de notre campagne Les gens et la planète avant tout.

Grâce à une défense habile, pilotée par le partenaire de Développement et Paix CEHPRODEC, ainsi qu’à une solide campagne de plaidoyer au niveau local et international, Víctor et José ont été relâchés le 15 octobre 2021. À sa sortie, Víctor disait : « Dans ce pénitencier, je ne me suis pas senti seul, je me suis senti fort grâce à la chaleur du soutien apporté par tous mes frères et mes sœurs au niveau national et international ». Mais Víctor et José attendent toujours leur procès, et leur bataille légale est loin d’être terminée. Il est crucial de maintenir le soutien public international à la défense des Lencas, de leurs militants, de leurs terres et de leur souveraineté.

En tant qu’animateur, j’ai souvent eu à parler de la situation de Víctor et à rappeler l’importance de la collecte de fonds et de la construction d’une solidarité mondiale, à partir du Canada. Le moment le plus gratifiant dans le partage de cette histoire s’est passé avec les élèves des écoles catholiques. En rencontrant par vidéoconférence quelques douzaines de classes et de clubs au cours des six derniers mois, un message clair s’est imposé : ces jeunes cherchent la justice et veulent faire partie de la démarche pour y arriver.

Au cours de discussions quant à une retraite axée sur la campagne, l’aumônier Andrew Selvam, de l’école secondaire catholique Iona à Mississauga en Ontario, se demandait si les élèves pourraient communiquer directement avec Víctor. La chargée de programmes Mary Durran a donc lancé l’idée auprès de CEHPRODEC. Ils ont exprimé l’intérêt de recevoir des lettres ou des cartes de solidarité, qui permettraient de maintenir le soutien public. Nous avons finalement choisi de faire une retraite pour les élèves de 12e année afin de présenter la solidarité comme principe clé de l’enseignement social de l’Église et d’expliquer le combat de Víctor et José, tout en permettant aux élèves de fabriquer des cartes de Noël pour les soutenir.

Honduras 01 Víctor’s wife & children Femme et enfants de Víctor

La pandémie ayant ralenti la distribution internationale du courrier, et la saison de production du café ayant été très occupée, les cartes ne sont pas arrivées à temps pour Noël. Malgré cela, nous avons été ravis de recevoir, au début de février, une photo de membres du Conseil autochtone de Simpinula au Honduras tenant les cartes dans leurs mains. Sur une grande banderole blanche, ils avaient écrit « Vos messages ont été reçus avec amour et affection. Simpinula résiste! »

Ces cartes envoyées par des jeunes de l’Ontario ne vont probablement pas influencer un juge au Honduras, mais elles rappellent aux Lencas qu’ils ne sont pas seuls. Et elles nous rappellent à nous au Canada que nous ne sommes pas déconnectés des luttes qui ont cours de l’autre côté de l’équateur.

Dans Fratelli Tutti, le pape François nous dit que la solidarité signifie « penser et agir en termes de communauté ». Développement et Paix aide les élèves à se voir comme partie prenante d’une communauté mondiale, sachant que nous sommes toutes et tous intégralement connectés. Lorsque les gens qui résistent à l’injustice sont isolés, il est facile pour les gens au pouvoir de les ignorer ou même de les neutraliser en douce. En créant des liens de solidarité mondiale, l’on démontre que de plus en plus de personnes restent vigilantes, face à des personnes ou des enjeux spécifiques, et s’attendent à ce que justice soit faite. 

Pendant l’Avent, les élèves se sont préparés à la naissance du Christ en envoyant des messages de solidarité. Aujourd’hui, pendant le Carême, alors que nous entrons dans la souffrance du Christ, nous devons continuer de chercher des façons créatives d’exprimer notre solidarité envers celles et ceux que le jésuite salvadorien Ignacio Ellacuria appelle « les crucifiés ». Nous devons mettre les gens et la planète avant tout, en refusant les mensonges de la grande industrie qui veut raser les terres ancestrales, et en nous tenant aux côtés de celles et ceux qui, comme Jésus, résistent aux pouvoirs impériaux injustes, même au prix de leur liberté.

¡Simpinula resiste! ¡Nosotros estamos contigo!