Un Avent de transformation : l’histoire d’Halima

Par Minaz Kerawala, Conseiller en communications et relations publiques

Un troupeau de 15 chèvres, une parcelle agricole commune, un potager et un petit magasin ont aidé Halima Mohamed Arab à assurer une vie digne à sa famille nombreuse.

…lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir.

Philippiens 3,21

La Somalie a été ravagée par des années de conflit civil et des conditions météorologiques défavorables. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies rapporte que ces adversités ont poussé 2,9 millions de Somaliens à quitter leur foyer, dont 520 000 ont été déplacés au cours des seuls 10 premiers mois de 2021. En outre, 1,2 million d’enfants somaliens souffrent de malnutrition et 3,5 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.

Sans un revirement quasi miraculeux, Halima Mohamed Arab et sa famille feraient partie de ces sombres statistiques.

De nombreuses bouches à nourrir

Comme beaucoup de personnes dans les zones rurales de Somalie, Halima, 48 ans, vivait de son bétail. Lorsque la sécheresse récurrente a anéanti son troupeau, elle a dû quitter sa maison du village de Yurkud, dans la région de Gedo. Elle et sa famille se sont installées, avec des milliers d’autres personnes, dans le camp de personnes déplacées de Jazira, dans la ville de Luuq.

Avec peu de biens et moins de perspectives, Halima a dû soutenir une famille élargie de 20 personnes, dont son mari, leurs neuf enfants, sa mère malade et malvoyante, et huit autres proches. « Ma famille n’avait aucun revenu et nous avions du mal à répondre à nos besoins essentiels », se souvient Halima. « Nous ne pouvions pas nous permettre de prendre trois repas par jour, et la plupart de mes enfants souffraient de malnutrition. » Elle ne pouvait pas non plus envoyer les enfants à l’école.

De la pauvreté à la prospérité

Le destin d’Halima a changé en 2020, lorsqu’elle a commencé à participer à un projet mené par le Centre de recherche et de développement intégré (CeRID) en partenariat avec Trócaire et avec le soutien de Développement et Paix ― Caritas Canada.

Le CeRID a formé Halima aux techniques de production alimentaire agroécologique et lui a donné accès à des terres agricoles communales et à des intrants agricoles. Elle a également reçu deux chèvres et a rejoint un groupe d’épargne composé de femmes.

La première année, Halima a planté des tomates, des courges, des poivrons verts, des niébés, du sorgho et du maïs. Elle a vendu une grande partie de ses deux récoltes et même une partie de leurs résidus comme fourrage, gagnant ainsi 310 $ US, une somme qui a changé sa vie. Elle a déclaré avoir utilisé cet argent « pour payer les frais de scolarité, acheter des vêtements et de la nourriture, et ouvrir un petit kiosque ».

De plus en plus prospère

La deuxième année, une seule récolte a rapporté à Halima 570 $ US, ce qui lui a permis d’acheter six chèvres supplémentaires. En ajoutant les anciennes bêtes et des nouveaux chevreaux nés au cours de l’année, son troupeau est passé à 15 chèvres. Les enfants d’Halima ont maintenant du lait dans leur alimentation. Elle a également l’intention d’engraisser quatre des chèvres pour une vente en gros plus lucrative.

Halima a également réapprovisionné son kiosque avec des marchandises populaires comme des bonbons, des détergents et des produits alimentaires.

En même temps, Qali, la fille d’Halima, a suivi des cours de commerce agricole et d’entrepreneuriat au centre de formation agricole pour les jeunes du CeRID. Elle aide sa mère à gérer un potager où poussent des tomates, des poivrons et des laitues que la famille utilise régulièrement pour compléter ses petits-déjeuners. Il y en a même assez pour partager souvent avec les voisins.

La jeune Qali déploie également ses nouvelles compétences sur le carré agricole communal d’Halima, en utilisant du fumier et des pesticides organiques pour augmenter les récoltes.

Des vies transformées

Les revenus croissants d’Halima ont considérablement amélioré le sort de sa famille. Un indicateur de l’amélioration de sa situation est qu’Halima a pu dépenser 210 $ US pour le traitement des yeux de sa mère (et ceci dans un pays où le produit intérieur brut par habitant est de 310 $ US). « Grâce à Allah, ma mère n’a plus besoin de quelqu’un pour la guider tout le temps », dit Halima. « Sa vision est aussi bonne que celle de n’importe qui après la chirurgie ».

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