Un jour de fraternité, un temps de changement

Par Minaz Kerawala, Conseiller en communications et relations publiques

Vatican News met en lumière l’accueil du Pape François et ses rencontres avec les autorités à Kinshasa.

Le 4 février est la Journée internationale de la fraternité humaine. Instituée par une résolution des Nations Unies, cette journée est fortement associée à la vision et au leadership du pape François.

Un document historique

En 2019, le Saint-Père et Son Éminence le cheikh Ahmed El-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar, ont publié le Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune. Ce document a été conçu comme « un symbole de l’accolade entre Orient et Occident, entre Nord et Sud, et entre tous ceux qui croient que Dieu nous a créés pour nous connaître, pour coopérer entre nous et pour vivre comme des frères qui s’aiment. »

Dans son message d’aujourd’hui, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, salue le document comme « un modèle d’harmonie interconfessionnelle et de solidarité humaine » et nous invite à « nous en inspirer. »

Un suivi approprié

Une fois de plus, en ce jour si significatif, le pape François montre la voie, en nous exhortant que « nous devons nous faire promoteurs d’une culture de paix qui encourage le développement durable, la tolérance, l’inclusion, la compréhension mutuelle et la solidarité. »

L’été dernier, il avait déclaré aux habitants du Soudan du Sud qu’il savait qu’ils étaient « fatigués de la violence et de la pauvreté » et qu’il soutiendrait la réconciliation « en effectuant un pèlerinage œcuménique » avec ses « chers frères, l’archevêque de Canterbury et le modérateur de l’assemblée générale de l’Église d’Écosse ».

Tenant sa parole, le pape se trouve actuellement dans le pays avec le Très Révérend Justin Welby et le Très Révérend Iain Greenshields. Son pèlerinage est le dernier d’une série d’efforts de l’Église en faveur de la paix.

En avril 2019, le Saint-Père avait embrassé les pieds des chefs belligérants du Soudan du Sud et les avait suppliés de coopérer. Par la suite, les évêques catholiques du pays avaient rédigé une lettre ouverte appelant à ce que le processus de paix se concentre sur les besoins de la population.

Pour les sympathisants de Développement et Paix ― Caritas Canada, ce pèlerinage de la paix est particulièrement poignant, étant donné que notre travail dans le pays a commencé avec sa naissance même, en 2011. Au fil des ans, nos partenaires ont fourni des vivres, de l’eau et des articles d’hygiène, un soutien aux subsistances, une formation en résolution de conflits, une formation technique et un soutien aux victimes de la violence basée sur le genre à des dizaines de milliers de personnes au Soudan du Sud.

Un appel claironnant

Encore plus résonnant pour nous est la réprimande cinglante que le pape François a émise il y a quatre jours à peine : « Retirez vos mains de la République démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser. »

Ces mots s’adressent aux puissances géopolitiques et économiques égarées de notre monde. Ils expriment, avec plus de courage moral et d’autorité que nous ne pourrons jamais le faire, le thème et la pensée qui sont à la base de notre prochaine campagne Solidaires pour la terre en solidarité avec les défenseurs des droits humains et territoriaux.

Un engagement durable

Pour nous, le lieu et le moment du message sont aussi importants que son contenu. À travers ses partenaires, Développement et Paix ― Caritas Canada est présente en République démocratique du Congo (RDC) depuis les années 1970.

Plus récemment, nos efforts en RDC ont inclus un projet sur plusieurs années avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Financé pour un montant de 9 778 000 dollars par Affaires mondiales Canada, cet ambitieux projet a permis de former 10 000 animatrices et animateurs en éducation civique et électorale, d’organiser 900 000 ateliers sur la démocratie, les droits, la citoyenneté et la vie en communauté, et de produire des émissions en langue locale sur les enjeux civiques sur les ondes de 80 stations de radio destinées à un auditoire estimé à 10 millions de personnes.

Actuellement, nous soutenons Caritas Kilwa Kasenga pour un projet de gouvernance inclusive qui autonomise les femmes par l’alphabétisation et la formation aux droits. Le projet est également soutenu par le programme populaire 1% de la Ligue des femmes catholiques du Canada.

Les discussions sont en cours avec le CENCO pour un autre projet axé sur l’inclusion politique des femmes par le biais de diverses activités d’éducation civique visant à démanteler les obstacles éducatifs, culturels et économiques à la participation des femmes.

Ces projets passés, présents et projetés ainsi que l’attention et l’enthousiasme que la visite du pape François a apporté à la RDC, ont tous pris encore plus d’importance à l’approche des élections générales du pays à la fin de l’année 2023.

Un pays peiné mais plein d’espoir

En RDC, beaucoup d’espoir repose sur ces élections car, comme l’a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, dans une interview à Radio France International, « Le pays est en danger d’abord parce que le peuple, le peuple congolais – c’est un peuple – survit, il ne vit pas mais il survit. Il y a un sentiment un peu général comme si le pays, le peuple, est abandonné. » Il a ajouté : « L’Église catholique a perçu ça depuis très longtemps et ne cesse de le dénoncer. »

Quelques-unes de ces personnes « abandonnées » ont eu la parole devant le pape François, qui a entendu les témoignages de plusieurs victimes de violences. Surmontant la violence indicible qui lui a été infligée, une jeune fille de 17 ans, survivante d’un viol, a déclaré : « L’Église reste le seul refuge qui panse nos plaies et console nos cœurs à travers ses multiples services de soutien et de réconfort : les paroisses et les services de la Caritas diocésaine restent nos lieux de recours et de secours. »

Tel est le baume et la flamme que le pape François apporte au pays. Le président de la CENCO, le cardinal Marcel Utembi, a déclaré à Vatican News : « Cette visite ravivera l’espérance du peuple congolais qui attend la restauration de la paix et de la sécurité dans le pays et dans la sous-région. »

Nous vous invitons à suivre cette visite papale historique sur Vatican News et à continuer à soutenir la réalisation de la prière du pape François : « Que l’Afrique soit protagoniste de son destin ! »

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