La bande de Gaza est plongée dans une grave crise humanitaire causée par plus de 10 années de blocus israélien, trois guerres successives et par une réduction drastique de l’aide américaine. Depuis près de 50 ans, Développement et Paix – Caritas Canada appuie Caritas Jérusalem qui travaille à soulager les souffrances de la population dans la bande de Gaza et répondre à ses besoins. Depuis le retour de la violence en 2014, Développement et Paix et Caritas Jérusalem fournissent de l’aide médicale et d’autres biens de première nécessité qui font grandement défaut dans la bande de Gaza.
À l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, voici le message de Sr Bridget Tighe, Directrice générale de Caritas Jérusalem :
Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre 2018
Chers amis et partenaires,
Une autre année s’est écoulée. Et tout continue comme avant : occupation, extension des colonies, démolition de maisons, détention et emprisonnement de personnes mineures, combat quotidien des paysans pour se rendre sur leurs terres afin de les cultiver et de les entretenir, et l’omniprésence des points de contrôle jusqu’au cœur de la Cisjordanie. À Gaza, la « Marche du retour » où une douzaine de Palestiniens ont perdu la vie et des centaines ont été blessés, où des terres israéliennes près de la barrière frontalière ont subi des dommages majeurs, nous rappelle encore les 11 années de ce blocus qui retient prisonniers plus de 2 millions de personnes dans un périmètre de 365 km2 (141 mi.2). Ces faits sont bien connus, si bien connus en fait que notre conscience s’est émoussée au fil des années, nous laissant insensibles devant cette horreur d’un peuple qui occupe et dépossède un autre peuple depuis plus de 50 ans.
L’anormal est largement devenu la norme. Les enfants de Cisjordanie grandissent en croyant qu’il est normal, pour aller à l’école, de traverser des points de contrôle surveillés par de jeunes soldats armés de fusils; plusieurs sont terrifiés par les raids nocturnes où leurs frères ou sœurs sont emmenés dans des autos de police sans qu’un adulte de leur famille ne les accompagne; les enfants des paysans voient qu’on vole leurs olives et qu’on détruit leurs arbres sans que personne ne soit accusé en justice. À Gaza, les enfants de plus de 12 ans ont connu quatre guerres majeures. Dernièrement, lors d’un orage, des enfants ont crié de peur, croyant que des bombes explosaient, tandis que quelques kilomètres plus loin, de l’autre côté de la clôture, des enfants israéliens couraient vers les abris, apeurés par l’appel des sirènes annonçant des roquettes. Aucune de ces deux communautés n’est libre ou en sécurité, et ces mots de Nelson Mandela nous viennent à l’esprit : « Pour être libre, il ne suffit pas de briser ses chaînes, il faut aussi vivre de façon à respecter et renforcer la liberté des autres » et encore « Nous savons trop bien que notre liberté ne sera pas complète sans la liberté du peuple palestinien ».
À Caritas Jérusalem, nous prions pour que la justice et la paix règnent pour tous ceux qui vivent en Terre sainte, et nous offrons de l’aide d’urgence aux plus vulnérables de nos sœurs et de nos frères souffrants. En cette journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, joignez-vous à notre prière pour un espoir renouvelé en la miséricorde et en la bonté de Dieu, et pour que les Palestiniens et les Israéliens trouvent le courage de briser les chaînes de la peur et de vivre de façon à respecter et à renforcer la liberté des uns et des autres. Alors, avec la grâce de Dieu, la justice et la paix s’embrasseront. (Psaume 85:10)
Sœur Bridget Tighe
Directrice générale
Caritas Jérusalem
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