Réflexion hebdomadaire du 15 mars, Troisième dimanche du Carême

Évangile : Jean 4,5-42

Deux soifs se rencontrent

Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. (Jean 4,6)

Midi : ce n’est pas la meilleure heure pour aller puiser de l’eau; il fait si chaud. Mais ça ira vite, la femme sait qu’elle ne rencontre jamais personne à cette heure-là. C’est mieux ainsi. Mais, aujourd’hui, il y a quelqu’un, un homme, un étranger…

Il y a dans l’Évangile des récits de rencontres inattendues et inespérées.

Qui aurait cru que ce jour-là Jésus aurait traversé la Samarie pour retourner en Galilée.

Tout le monde sait qu’il vaut mieux faire le détour que de risquer de rencontrer des Samaritains.

Qui aurait cru qu’il aurait adressé la parole à une femme, une femme comme celle-là diraient certains : une Samaritaine; une femme, on le devine vite, qui vit en marge de sa communauté. Voilà que Jésus brise la règle pour un homme de ne pas parler aux femmes seules en public, encore moins à une Samaritaine.

Qui aurait cru qu’il aurait fait les premiers pas. Il avait si soif. Il avait besoin d’elle. Tiens, un Juif qui a besoin d’une Samaritaine? Quelle grâce que d’avoir besoin des autres!

Et elle, l’avait-il deviné, avait encore plus soif que lui. Ce jour-là, deux soifs se rencontrent: celle de Jésus, fatigué du chemin; celle d’une femme qui vient, au milieu du jour, puiser l’eau pour sa famille.   

Jésus s’approche avec tant de respect et d’humilité. Il connaît la profondeur des soifs humaines et pour cela, il n’hésite pas à traverser les frontières et les interdits qui divisent les humains. Jésus et la femme prennent le temps de lier connaissance, chacun écoutant le besoin réel de l’autre. Dans cet échange, demander et recevoir s’entremêlent; on passe de la méconnaissance à la reconnaissance mutuelle. Quelle grâce!

Dans la Bible, les puits sont des lieux de rencontre hautement symboliques; on devine qu’il y aura quelque chose à comprendre au bout de ce récit. Comment le continuer aujourd’hui?

Notre route vers Pâques traverse l’Amazonie; cela mérite un arrêt. Prenons à notre tour le temps d’une rencontre.

Avant le Synode pour l’Amazonie etla campagne Pour notre maison commune, nous ne connaissions ni le nom, ni l’existence, ni les combats du peuple Mura du Brésil. Aujourd’hui, nous avons entendu parler d’eux, nous connaissons même quelques noms et quelques visages, comme Francisco Oliverra da Silva et Greicilvani dos Santos da Silva. Nous savons qu’ils sont les gardiens de la forêt amazonienne, les protecteurs de la Terre.  Et si connaître leur nom et leur existence changeait quelque chose pour eux et pour nous? Si cela donnait un sens sacré à notre Carême de partage?

Nous savons que leur mode de vie est menacé par l’élevage intensif et par l’exploitation minière et nous connaissons un peu mieux leur combat contre l’accaparement de leurs terres, la déforestation et la pollution de leurs rivières: ils sont devenus nos partenaires.

Cette rencontre avec eux, en ce dimanche de la Samaritaine, prend une couleur bien spéciale. Nous voici presque face à face, conscients que nous avons besoin les uns des autres, que nous sommes interreliés.

Cette semaine, passons de la méconnaissance à la reconnaissance des Muras. Ce que nous avons de meilleur à leur offrir, c’est notre solidarité fraternelle avec leurs joies et leurs espoirs, leurs tristesses et leurs angoisses face à leur avenir et celui de leurs enfants, comme si le récit de la Samaritaine se poursuivait aujourd’hui à travers notre rencontre avec ce peuple.

Notre lettre solidaire, notre prière et notre don nous rapprochent de leur rêve de paix, de justice, de joie et de vie en abondance. C’est dans l’Évangile que nos motivations et notre engagement s’enracinent et que nous découvrons que c’est au cœur de nos soifs, de nos luttes et de nos espoirs au quotidien que peut surgir la Bonne Nouvelle.


Nos six réflexions hebdomadaires feront le pont entre le texte d’Évangile proposé pour la liturgie dominicale et notre thème de campagne. Elles seront publiées chaque lundi sur notre site internet ou accessibles dans la section Ressources. Ce Carême, donnons avec coeur, Pour notre maison commune ! 

À vos crayons!

Pour les familles avec de jeunes enfants, nous vous invitons à découvrir les réflexions hebdomadaires du Bulletin familial 2020. Chaque réflexion est accompagnée d’une illustration. Cliquez sur l’image pour télécharger l’illustration ainsi que la réflexion de ce dimanche.

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