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Un barrage de résidus miniers s’effondre au Brésil : la « tragédie anticipée » de l’effondrement d’un deuxième barrage à Minas Gerais démontre les dangers du modèle actuel de l’extractivisme

De concert avec ses partenaires au Brésil, Développement et Paix- Caritas Canada souhaite exprimer sa solidarité envers les victimes de ce terrible désastre socio-environnemental et proposer des moyens pour prévenir de telles tragédies.

Le 25 janvier 2019 à Brumadinho, une municipalité de l’État du Minas Gerais au Brésil, un barrage opéré par Vale – une compagnie brésilienne propriétaire de plusieurs mines au Canada – s’est effondré, causant ainsi une nouvelle tragédie humaine et un désastre environnemental. Les opérations de secours se poursuivent encore aujourd’hui et on ne connait toujours pas le nombre de victimes. Il semble toutefois que près de 300 personnes aient été tuées, dont la plupart sont des employées de la compagnie Vale. Une enquête criminelle a été ouverte et 3 directeurs ainsi que 2 entrepreneurs ont jusqu’ici été arrêtés.  

Vale était l’une des compagnies impliquées lors de la rupture du barrage de Samarco en novembre 2015 (opéré par BHP Billiton Brasil Ltée et Vale) près de Mariana, dans l’État de Minas Gerais, qui avait causé la mort de 19 personnes et entraîné un énorme désastre environnemental qui affecte encore aujourd’hui les moyens de subsistance des habitants de la région. Il y a quatre ans, le désastre « Mariana » avait démontré l’énorme écart dans le système de justice internationale – plusieurs des victimes attendant encore aujourd’hui après la justice.

Vale fait partie des compagnies minières qui reçoivent toujours du financement des banques nord-américaines et européennes, malgré les violations récurrentes des droits humains et environnementaux, comme cela a été démontré dans le rapport Dirty Profits 6. Selon ce rapport, les banques continuent de fermer les yeux face aux abus et ne prennent aucune mesure significative pour faire respecter les droits humains et l’environnement par les compagnies minières. Au-delà de la responsabilité de la compagnie au Brésil, des compagnies ici, au Canada, de même que nos propres investissements et notre consommation de produits contenant des minéraux, pourraient être associés à ce désastre.  

Afin de prévenir les violations des droits humains ailleurs dans le monde, Développement et Paix, ainsi que les autres membres de la CIDSE, demandent la mise en place, par les Nations Unies, d’un Traité contraignant sur les entreprises et les droits humains, afin de prévenir les violations des droits humains causées par les activités des entreprises, et de donner accès à la justice aux personnes et communautés qui en sont affectées.

Plusieurs de nos partenaires au Brésil, dont le Movimento dos Atingidos por Barragens (MAB — Mouvement des personnes affectées par les barrages), Iglesias y Minería (l’Église et le secteur minier), le Movimento Pela Soberania Popular na Mineração (MAM – le Mouvement pour la souveraineté populaire dans le secteur minier), la Comissão Pastoral da Terra (CPT – la Commission pastorale de la terre) et le Conselho Indigenista Missionário (CIMI – le Conseil indigéniste missionnaire) dénoncent l’impunité des compagnies minières qui permet que ce type d’événements se produise.  

Comme le souligne Iglesias y Minería dans cet article, l’impunité et l’inaction, par exemple l’absence de réparations satisfaisantes pour les victimes des crimes précédents, ont permis que se produise ce nouvel accident criminel à Brumadinho. Cette inaction est aussi due à la pression qu’exercent les puissantes compagnies minières pour affaiblir la supervision et les inspections gouvernementales.

Dans la déclaration finale du Forum social thématique, tenu à Johannesburg en Afrique du Sud en novembre 2018, et qui réunissait des activistes des questions minières de partout au monde, les participantes et participants décrivaient l’économie extractiviste comme « un modèle destructeur, basé sur l’exploitation des “ressources naturelles”, ainsi que des peuples pour lesquels elles constituent un élément clé ». Ils demandent le droit pour ces communautés de dire non aux activités extractivistes sur leurs territoires et d’adopter des modes de vie alternatifs.

À la lumière des récents événements de Brumadinho et des violations innombrables des droits humains perpétuées par le secteur minier au fil des années, Développement et Paix — Caritas Canada appuie leurs demandes et plaide avec vigueur en faveur d’alternatives à l’extractivisme qui respectent les personnes et la nature.

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