Notre action au Brésil

La situation

Depuis la destitution de la présidente Dilma Rousseff en 2016, qui s’est apparentée à un coup d’État parlementaire, les choses ne vont pas bien au Brésil. Un amendement constitutionnel visant à plafonner toutes les dépenses sociales pendant 20 ans a eu un impact négatif sur les communautés les plus démunies et marginalisées, notamment en termes d’accès aux soins de santé et à l’éducation. La gestion négligente et criminelle de la pandémie de COVID-19 a entraîné la mort de plus de 700 000 personnes (bien que le pays soit internationalement reconnu pour la qualité et l’efficacité de ses campagnes de vaccination). L’assouplissement des réglementations environnementales, principalement pour l’exploitation minière et l’agriculture industrielle, a eu des conséquences catastrophiques sur l’environnement. La déforestation et les incendies d’origine humaine ont augmenté en Amazonie, tout comme l’extraction illégale de mercure. Des dizaines d’herbicides et de pesticides illégaux en Europe et au Canada en raison de leur toxicité pour l’humain et l’environnement ont été légalisés. Les violations flagrantes des droits humains et les attaques violentes contre les défenseuses et les défenseurs des droits humains et de l’environnement se sont multipliées.

Les communautés les plus appauvries et marginalisées, en particulier les communautés rurales (autochtones, traditionnelles et paysannes), ont eu la vie particulièrement dure sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque les organismes et les programmes de l’État conçus pour protéger ou soutenir les communautés rurales appauvries ont été éliminés. Le président Bolsonaro a poursuivi un modèle de « développement économique » qui a mis en péril les droits des peuples appauvris ; ouvert leurs territoires aux industries extractives ; et enhardi les personnes et les entreprises puissantes à attaquer les communautés marginalisées, à envahir leurs terres, à piller leurs ressources naturelles et à détruire l’environnement.

La violence rurale et l’assassinat de leaders ruraux ont fortement augmenté pendant le mandat de Bolsonaro. Les fondements mêmes de la démocratie brésilienne ont également été attaqués, Bolsonaro et son gouvernement critiquant souvent la Cour suprême, niant les horreurs de l’ère militaire (1964-1985) et promouvant la désinformation. Notamment, il a fréquemment jeté le discrédit sur la fiabilité du système électoral, affirmant qu’il faudrait qu’il soit truqué pour qu’il ne remporte pas un second mandat, ce qui a semé le doute quant à sa capacité à reconnaître une défaite électorale. Pendant des mois, ses allié·e·s et ses partisan·e·s ont évoqué l’idée d’un attentat comme celui de janvier 2021 au Capitole des États-Unis si Bolsonaro perdait sa réélection.

En octobre 2022, Bolsonaro a perdu contre le candidat de la gauche, Luiz Inácio Lula da Silva (Lula), qui a prêté serment le 1er janvier 2023. Une semaine plus tard, excité·e·s par des mois d’incitation, les partisan·e·s de Bolsonaro ont violemment pris d’assaut le palais présidentiel, la Cour suprême et le Congrès national, cherchant à renverser Lula. De nombreuses émeutières et  émeutiers ont déclaré que leur but était d’inciter les chefs militaires à commettre un coup d’État et à perturber la transition démocratique du pouvoir.

Bien que les institutions brésiliennes aient résisté à cet assaut contre la démocratie, le pays reste profondément polarisé. Le Congrès national est composé principalement de personnes politiciennes hostiles au programme social-démocrate du président Lula et à ses allié·e·s de la société civile, parmi lesquels figurent nos partenaires. Cette situation risque d’affecter la capacité du président à mettre en œuvre des changements politiques favorables aux personnes démunies et à l’environnement.

Pendant ce temps, nos partenaires travaillent dur pour faire connaître et respecter leurs analyses, leurs intérêts et leurs besoins, et pour garantir le respect de la constitution et la protection des citoyennes et citoyens en situation de vulnérabilité et de l’environnement.

Notre travail au Brésil

Démocratie et participation citoyenne | Democracy and citizen participation icon
Démocratie et participation citoyenne
Climat et justice écologique | Climate and ecological justice icon
Justice écologique

Au Brésil, l’un des pays les plus inégalitaires au monde, les populations autochtones, les communautés traditionnelles et paysannes ainsi que les populations rurales sont la cible de l’industrie minière et de l’agro-industrie. Cela fait du Brésil un pays important dans lequel les droits humains et les conséquences environnementales néfastes du néoextractivisme (l’exploitation minière prédatrice et l’agro-industrie) peuvent être observées, comprises et contrées. Au Brésil, le modèle de développement néoextractiviste a concentré les richesses tout en générant pauvreté, exclusion et désastres environnementaux. Cependant, la créativité et le succès de la société civile organisée sont également évidents au Brésil, qui est connu pour les résultats de ses mouvements sociaux en matière de justice sociale. Les organisations de la société civile, y compris les pastorales sociales catholiques, ont entraîné d’importants changements dans les politiques publiques et ont fait pression en faveur de programmes publics durables et favorables aux communautés appauvries, notamment dans le domaine de l’agriculture agroécologique paysanne. Le Brésil dispose également d’une “Église des pauvres” dynamique, active et engagée, qui accompagne les communautés en situation de vulnérabilité dans la lutte pour leurs droits. Cette Église qui marche avec les communautés autochtones, traditionnelles et paysannes a besoin de notre soutien financier et politique. Ayant travaillé en étroite collaboration avec le pape François sur Laudato Si’ et le Synode des évêques pour la région pan amazonienne, l’Église brésilienne est également une source d’inspiration et d’espoir pour nous, ici au Canada.

Notre programmation nationale s’articule autour de la défense du territoire, de l’environnement et des droits humains, principalement dans les zones rurales du Brésil. Nous apportons un soutien financier, de plaidoyer et de réseautage à nos partenaires et aux mouvements sociaux qui proposent des alternatives au néoextractivisme.

Notre programmation vise à renforcer les capacités des communautés autochtones, traditionnelles, paysannes et urbaines appauvries et touchées par les projets miniers afin qu’elles puissent être les protagonistes de leur propre développement. Nous soutenons les activités de formation, d’organisation communautaire, de mise en contact, de plaidoyer et de mobilisation de nos partenaires. Nous aidons également les communautés à développer des moyens de subsistance viables, tels que l’extraction durable des ressources traditionnelles et l’agroécologie.

Au fil des ans, dans le cadre de notre programmation brésilienne nous avons travaillé avec certains des mouvements sociaux ruraux les plus inspirants, les mieux organisés, les plus respectés et les plus connus au monde. Nous continuons à travailler avec les communautés appauvries, principalement par l’intermédiaire des pastorales sociales de l’Église catholique brésilienne, qui comprennent le travail et l’importance des mouvements sociaux ruraux du Brésil.

Quelle est la prochaine étape de notre travail ?

Dans les années à venir, nous continuerons à travailler principalement avec les communautés autochtones et les populations rurales appauvries pour protéger leurs modes de vie, leurs territoires et l’environnement. Nous soutiendrons les efforts des communautés autochtones pour résister à l’invasion et au pillage de leurs territoires par l’agro-industrie et l’industrie minière et pour accéder à une éducation et à des services de santé de qualité. Nous continuerons à aider les communautés affectées par l’exploitation minière à surveiller et à dénoncer les pratiques abusives des sociétés minières et l’incapacité des agences de l’État à y remédier rapidement.

Nous soutiendrons les communautés à la recherche de changements de politiques publiques et de législations qui protègent leurs droits (y compris le droit de dire NON à un projet minier) et l’environnement, qui déclarent certaines zones exemptes d’exploitation minière ou qui reconnaissent des bassins versants et des biomes clés comme étant trop importants ou trop fragiles sur le plan écologique pour l’exploitation minière. Nous continuerons à soutenir les efforts visant à mieux réglementer et contrôler l’industrie minière, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets, et à exiger des compensations significatives pour les victimes de catastrophes minières. Nous soutiendrons les communautés paysannes dans leur recherche de réformes agraires et de souveraineté alimentaire, afin qu’elles puissent remplir leur mission : nourrir la population brésilienne avec des aliments sains, cultivés de manière durable par des communautés vivant dans la dignité.

Ressources

Play Video about Vidéo image : La solidarité canadienne compte pour le peuple Mura du Brésil.
Play Video about Image vidéo : Message de Jeremias Oliveira du peuple Mura, Brésil
Play Video about Vidéo image : Messages des seringueiros de Machadinho d’Oeste au Brésil

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