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Notre action au Honduras

La situation

Sur les 189 pays figurant dans l’indice de développement humain 2021-2022, le Honduras est classé 137e. Sept personnes sur dix vivent dans la pauvreté au Honduras, dont près de cinq dans l’extrême pauvreté. Depuis octobre 2018, un grand nombre de personnes ont tenté de migrer vers le nord, voyageant dans des caravanes très médiatisées pour se mettre en sécurité. Les transferts de fonds des Honduriennes et Honduriens vivant à l’étranger à leurs familles constituent 18 % du produit intérieur brut du pays.

Les ouragans de catégorie 4, Eta et Iota, ont frappé la côte nord du Honduras en novembre 2020. Ces phénomènes naturels, les plus graves depuis 20 ans, ont fait 91 morts et touché 600 000 familles, dont plus de 56 000 ont été contraintes de se réfugier dans des abris temporaires. Les inondations et les infrastructures détruites ont causé des dommages estimés à 1,8 millions de dollars, aggravant les retombées économiques de la pandémie de COVID-19 et soulignant l’extrême vulnérabilité du pays aux changements climatiques.

En novembre 2021, le pays a élu sa première femme présidente, Xiomara Castro, dirigeante du parti progressiste Libre. Le peuple hondurien a accueilli son élection dans la joie, après avoir lutté contre les violations des droits de la personne, la corruption et le trafic de drogue sous la présidence de Juan Orlando Hernández, actuellement emprisonné aux États-Unis pour trafic de drogue et d’armes.

Mme Castro hérite des conséquences suivant le coup d’État de 2009 contre son mari, Manuel Zelaya, à qui la Constitution interdit de briguer un second mandat présidentiel. Le coup d’État a été suivi d’une répression sévère des mouvements sociaux, des organisations de femmes, du secteur des droits de la personne et des médias. Près de 15 ans après le coup d’État, les institutions du pays restent affaiblies par les pratiques corrompues de l’administration Hernández, les villes sont ravagées par la violence des gangs de rue et les lois antidémocratiques étouffent les mouvements sociaux et musellent la presse.

L’ancienne administration a détourné des fonds publics destinés aux soins de santé et à la production alimentaire pour financer des campagnes politiques. Elle a également accordé des centaines de concessions de territoires et de ressources naturelles pour des projets d’extraction (exploitation forestière, forage de gaz, monoculture destinée à l’exportation et exploitation minière) à ses partisans politiques au sein de l’élite économique. Les communautés expulsées de leurs terres par ces projets sont contraintes de vivre dans l’indigence, de se réfugier dans des zones souvent dangereuses pour l’environnement et dépourvues de services, et de venir grossir les rangs des personnes appauvries dans les villes, où elles sont vulnérables aux gangs criminels.

Le gouvernement Hernández a présenté les mégaprojets miniers, forestiers, hydroélectriques et solaires comme la solution à la pauvreté. Au lieu de cela, ces projets ont donné lieu à des meurtres et à des expulsions de terres, en particulier dans les communautés autochtones et garifunas. En voici quelques exemples :

  • l’assassinat en 2016 de Berta Cáceres, dirigeante de la communauté Lenca, qui s’opposait à un projet hydroélectrique ;

  • la disparition, en juillet 2020, de quatre défenseuses et défenseurs des terres garifunas, enlevés à leur domicile par des hommes en uniforme de police ;

  • l’assassinat d’une centaine de personnes dirigeantes de l’ethnie Tolupan, qui compte 20 000 membres et est originaire du nord du Honduras, dans des affaires liées à la défense des droits de la personne.

Il est encore fréquent que les personnes qui défendent l’environnement soient criminalisées par un système judiciaire partial issu de l’ancienne administration.

Notre travail au Honduras

Démocratie et participation citoyenne | Democracy and citizen participation icon
Démocratie et participation citoyenne
Climat et justice écologique | Climate and ecological justice icon
Justice écologique
Justice pour les femmes | Justice for women icon
Justice pour les femmes
Aide humanitaire | Humanitarian aid icon
Aide humanitaire

Au fil des ans

Développement et Paix − Caritas Canada soutient des projets au Honduras depuis 1970, moment où notre travail a commencé avec des missionnaires québécois. Après l’ouragan Mitch qui a fait 7 000 morts et 1,5 million de sans-abri en 1998, nous avons coordonné un important effort de reconstruction et nous avons travaillé avec des partenaires de l’Église pour promouvoir la participation et le leadership des citoyennes et des citoyens dans le processus. Le programme a donné naissance à des centaines de comités civils travaillant avec l’Église dans les diocèses touchés, en particulier dans le sud du Honduras. Ces comités sont toujours actifs et sont des participants clés dans les projets que nous finançons aujourd’hui. 

Après l’ouragan Mitch, le Canada a soutenu un projet controversé visant à attirer des investissements miniers étrangers au Honduras. Plus précisément, le Canada a participé à l’élaboration d’une nouvelle loi sur l’exploitation minière que les dirigeants de l’Église ont décrite comme “mettant le pays sur un plateau d’argent et l’offrant aux investisseurs, au détriment de nos communautés, pour rien”. Cette loi a entraîné l’arrivée de dizaines de sociétés minières canadiennes, dont les activités ont favorisé la corruption, la destruction de l’environnement et le déplacement des communautés.

Projets en cours

Les communautés avec lesquelles nous travaillons luttent contre les mégaprojets qui les chassent de leurs terres. Nos succès au Honduras sont le fruit de notre longue présence historique dans le pays et de l’expérience que nous avons acquise en accompagnant les communautés au fil du temps.

Nos projets promeuvent la dignité de la population hondurienne en situation de pauvreté pour :

  • Donner aux communautés les moyens d’utiliser les lois honduriennes et internationales pour défendre leurs terres contre les mégaprojets et leur droit à vivre dans un environnement sain et à produire de la nourriture ;

  • Faire connaître les protectrices et protecteurs de la terre et en défendant leurs droits civils et politiques (par exemple, l’histoire de Víctor Vásquez) ;

  • Promouvoir les droits et l’égalité des femmes ;

  • Encourager et promouvoir la liberté de la presse, une couverture journalistique de qualité et un débat national sain sur les questions d’actualité, y compris la justice, l’égalité et l’inclusion des communautés marginalisées et discriminées (par exemple, l’histoire de la journaliste hondurienne persécutée Sonia Pérez) ;

  • Faire pression sur les autorités pour qu’elles traduisent en justice les responsables de violations des droits de la personne et qu’elles dénoncent les rackets de la corruption qui menacent les communautés appauvries ;

  • Promouvoir les droits des minorités, notamment des peuples autochtones et garifuna, par l’éducation du public.

Une partie de notre travail au Honduras est réalisée par le projet Voix sans frontières pour la défense de la vie et du territoire, grâce au financement du programme NQSF (Nouveau Québec sans frontières) du gouvernement du Québec. Nous formons des correspondants radiophoniques ruraux de base qui font des reportages sur les droits de la personne et sur les questions relatives aux terres et aux territoires.

Quelle est la prochaine étape de notre travail ?

Étant donné que les politiques du Libre Parti ont été façonnées par les mouvements sociaux et les mouvements de défense des droits de la personne, nos partenaires envisagent l’avenir avec plus d’espoir. Le nouveau gouvernement a annulé de nouvelles concessions minières à ciel ouvert et s’est engagé à respecter les lois qui protègent les droits des communautés rurales et autochtones à rester sur leurs terres. Il s’est également engagé à s’attaquer au fléau de la corruption qui a étouffé le développement. Pourtant, de nombreuses lois obsolètes favorisent les élites économiques. Par ailleurs, des changements d’attitude seront nécessaires pour promouvoir les droits de la personne, l’inclusion et le développement dans de nombreux secteurs. Le machisme est encore profondément enraciné, tout comme la discrimination à l’égard des minorités honduriennes, notamment les communautés autochtones et garifunas. Les violences sexuelles à l’encontre des femmes restent courantes.

Ressources

Image de la vidéo : Solidaires pour la terre au Honduras
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Image de la vidéo : La libération de Víctor Vásquez
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Image de la vidéo : Créons un climat de changement Honduras
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Une voix pour la justice - Honduras et Pérou

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